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Les 16 de Basse Pointe 

Dans le centre agricole de Basse-Pointe, la combativité des ouvriers est grande. Il faut dire que le syndicat CGT et le Parti communiste y sont bien implantés. Trois ouvriers logés sur l'habitation Leyritz ont fait l'objet, au mois d'août 1948, de procédures d'expulsion pour avoir travaillé sur l'habitation Saint-James à Saint-Pierre où l'administrateur (M. Duchamp) acceptait de payer aux conditions prévues par le protocole de 1947, conditions que les békés de Leyritz (Amédée Despointes et de Fabrique) refusaient à leurs travailleurs casés. Les trois travailleurs furent Licenciés.
 
La Réaction des ouvriers, organisés syndicalement (UD-CGT), ne se fait pas attendre. Après avoir sollicité vainement l'inspection du travail, ils décident la grève pour le lundi 6 septembre. Ce jour-là, une discussion entre l'un des ouvriers licenciés et l'économe de l'habitation provoque un rassemblement des grévistes. Le ton monte. C'est alors que survient une jeep de gendarmes conduite par Guy de Fabrique, frère du géreur de l'habitation. Il est armé d'un révolver. Les grévistes, qui ont en mémoire les assassinats du Carbet ne laissent pas aux gendarmes le temps d'agir et les maîtrisent. Guy de Fabrique qui conduisait la troupe est retrouvé mort non loin, dans un champ de canne.
 
Le journal La Paix, proche des milieux békés et gouvernementaux, donne sa version des événements, une version sortie tout droit des rapports de gendarmerie, sans le son de cloche de la partie adverse , à savoir les ouvriers grévistes:
 

"Extrait du journal La Paix": Lire plus

Seize travailleurs de Basse-Pointe sont arrêtés sous inculpation de "meurtre de l'administrateur de l'habitation Leyritz, violences exercées sur gendarmes et vols de fusils". C'est le début de l'Affaire des Seize de Basse-Pointe, emprisonnés pendant trois longues années, sans aucune preuve contre eux. Pour accuser Julina, on s'appuie sur une confidence qu'il a faite en prison à un nommé Aujeon, alors que ces deux hommes n'ont jamais été dans la même cellule. Pour accuser Clio Nesto, on s'appuie sur le témoignage du gendarme Lautrelle qui déclare l'avoir reconnu dans la bagarre parce qu'il avait fait sa connaissance au service militaire, or Clio est réformé et n'a jamais fait de service militaire. Polomat est inculpé, alors qu'il a été prouvé que le fameux 6 septembre, il était couché les deux pieds bandés et dans l'incapacité de marcher.

Le procès a lieu en août 1951. Un grand mouvement de solidarité s'est développé pour exiger la libération des Seize. La population du Morne Balai d'où sont originaires "Les Seize" signe à l'unanimité une pétition en ce sens. "Les Seize" sont alors déportés à Bordeaux pour y être jugés. En France aussi, ils bénéficient d'un grand élan de solidarité de la classe ouvrière. A leur arrivée à bord du cargo "L'île d'Aix", les dockers refusent de décharger le bateau et déclenchent une grève de 24 heures. Plus de 500 personnes se rassemblent sur le quai pour accueillir les travailleurs martiniquais. Des comités de défense de constituent dans la région de Bordeaux, des pétitions, de nombreux télégrammes de protestation arrivent sur le bureau des juges.

Le 12 août, devant le mouvement populaire de solidarité en Martinique et en France, devant l'absence de preuves contre les ouvriers, dans l'incapacité de prononcer une condamnation collective, la Cours d'Assises de Bordeaux acquitte "Les Seize" qui sont portés en triomphe lors de leur sortie de prison. Cette affaire est riche d'enseignements. Elle montre comment une cause juste a pu bénéficier d'un large soutien. Jamais les ouvriers agricoles n'ont été isolés et le peuple martiniquais a manifesté sans compter sa solidarité. Les ouvriers eux non plus n'ont jamais parlé et ont tenu le secret, voilà près de 60 ans.

Source: 'Habiter le monde MH LEOTIN Agrégée d'Histoire'

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